Horloger concepteur

Introduction 

L’horloger concepteur est à même de concevoir, dimensionner et développer un mouvement d’horlogerie de base et/ou à complications ainsi que son habillage. Il doit comprendre et intégrer les contraintes de production et environnementales en effectuant les analyses de faisabilité en accord avec le cahier des charges. Il lui revient d’établir le dossier technique des plans de construction du mouvement et de ses composants après en avoir testé les interactions par simulation sur logiciels 3D. Il devra enfin assurer l’optimisation des prototypes jusqu’au lancement de la production. 

Description 

L’horloger concepteur occupe une position centrale au sein des Maisons horlogères en tant que professionnel impliqué dans le développement de nouveaux projets visant à améliorer les produits existants ou à en créer de nouveaux. Avec le designer en produits horlogers, l’ingénieur en microtechnique et l’horloger de production, il participe à l’élaboration du cahier des charges selon les directives données par la direction et le service marketing. Depuis que l’approvisionnement en ébauches et mouvements terminés est devenu plus difficile pour les Maisons horlogères, la conception de mouvements est désormais une composante hautement stratégique. Elle atteste en outre de la maîtrise technique des marques qui revendiquent le statut de manufacture, assurant le positionnement de ses produits sur le marché. 

Depuis les années 2010, nombre de Maisons ont ainsi développé leurs propres capacités de conception de mouvements et de production manufacturière, non seulement pour assurer leur indépendance en termes d’approvisionnement mais également dans le but de créer un avantage concurrentiel via la création de produits originaux. Dans le même ordre d’idées, plusieurs entités sont apparues sur le marché, spécialisées dans la conception et la construction de nouveaux calibres horlogers au service de tiers. Comme cette activité demande des compétences établies, un grand professionnalisme et de l’expérience, elles travaillent et collaborent avec nombre de Maisons horlogères renommées. 

Formation 

L’horloger concepteur doit avoir suivi une formation d’horloger ou un cursus d’ingénieur en microtechnique/mécanique, qui peut ou doit être complété par une formation postgrade en haute école, où il est demandé de pouvoir analyser et concevoir un mouvement d’horlogerie, qu’il soit mécanique ou électronique, ainsi que l’habillage de la montre. Il est indispensable de maîtriser les outils techniques conception et dessin assistés par ordinateur (CAO/DAO) ainsi que les logiciels de calcul et de pouvoir comprendre et intégrer les contraintes de production et de faisabilité. Une connaissance de l’industrie horlogère est nécessaire. Son environnement de travail est celui du bureau technique, où il œuvre à la conception sur ordinateur de tout ou partie du mouvement et à sa conceptualisation en dessins techniques. Sa tâche consiste à modéliser sur logiciels les différentes parties du mouvement, à en dessiner l’architecture selon sa fonction, à en tester la résistance et le coefficient de frottement selon les matériaux utilisés et à les intégrer dans un mécanisme efficient, précis et fiable. Il lui reviendra ensuite d’assurer le suivi de projet, de la prototypie à la chaîne de production, pour corriger les éventuels défauts et optimiser le projet. 

Carrières et opportunités

La conception en horlogerie demande une solide formation professionnelle, des années d’expérience et un intérêt certain pour les activités de recherche et développement. Généralement, le concepteur en horlogerie commence par travailler sur des mouvements simples avant d’être impliqué dans les différentes complications horlogères, à commencer par les complications utiles (quantième, jour-date, second fuseau horaire…), suivies par les complications de régulation (tourbillons), astronomiques (quantième perpétuel, phases de lune…), de calcul des temps courts (chronographe) ou musicales (répétition minutes, grande et petite sonneries…). Les grandes complications représentent pour l’horloger concepteur une forme de consécration. 

Les horlogers concepteurs ont l’opportunité d’exercer leurs talents auprès des grandes Maisons horlogères dont les capacités d’innovation sont notamment tributaires de leurs compétences. Ils peuvent également entamer un cursus professionnel auprès de plus petites entités spécialisées dans le développement de nouvelles solutions techniques qui se sont multipliées depuis le tournant du siècle, notamment grâce à l’émergence de matériaux en provenance de secteurs comme l’aérospatiale, la formule 1 ou les satellites de télécommunication. 

 Les plus doués parmi les horlogers concepteurs peuvent également considérer le lancement de leur propre marque, pour autant qu’elle offre une réelle alternative et/ou plus-value en termes de construction et complications mécaniques. Généralement, cette option va de pair avec une activité lucrative permettant de la financer, notamment dans la restauration de pièces d’horlogerie anciennes ou dans le développement de solutions mécaniques sur mandat de Maisons horlogères. 

Q&A

Quelles sont les responsabilités d’un horloger concepteur ? 

L’horloger concepteur est en charge du développement technique des mouvements d’horlogerie selon un cahier des charges précis stipulant le type de produit désiré et les modalités pour le réaliser. S’il fait partie d’un groupe de travail ayant pour but de préciser la nature du projet, il lui revient de trouver les solutions mécaniques (voire électroniques) pour y répondre.  

 

Quelles compétences sont nécessaires pour devenir horloger concepteur ? 

L’horloger concepteur doit faire preuve d’un esprit mathématique et méthodique avec une bonne perception des objets dans l’espace. Il doit être à l’aise avec les logiciels de gestion en 2D/3D et avoir une prédisposition pour la minutie et les projets de longue haleine dans la mesure où le développement de produits horlogers se calcule en années. 

 

Quelle formation est requise pour travailler en tant qu’horloger concepteur ? 

L’horloger concepteur doit être au bénéfice d’un CFC d’horloger, complété par un Bachelor of Science HES en microtechnique ou en génie mécanique, qui peut également déboucher sur un Master of Advanced Studies en conception horlogère. Les années d’expérience dans un bureau technique sont aussi un facteur important dans l’acquisition des compétences nécessaires au développement de solutions mécaniques de pointe.