Micromécanicien

Introduction 

Le micromécanicien fabrique et assemble sur machines traditionnelles ou à commande numérique (CNC) des pièces de très petites dimensions entrant dans la composition des montres mécaniques. Il doit parfois adapter les plans du bureau technique aux possibilités réelles des machines de production et fabriquer les outils nécessaires à l’usinage des pièces. 

Description 

L’échelle micrométrique va du micromètre ou micron (10-6 mètre) au millimètre. En dessous, il s’agit de nanotechnologie et au-dessus de mécanique. L’histoire horlogère nous rappelle qu’Antoine LeCoultre fut l’inventeur du Millionomètre en 1844, un appareil permettant de mesurer le micromètre, soit effectivement le millième de millimètre. L’invention de cet appareil de mesure démontre quel était le niveau d’exigence au sein des manufactures horlogères au xixe siècle déjà, avec l’objectif de tendre à la précision ultime des produits horlogers. 

Actuellement, le concept microtechnique répond aux besoins de tous les marchés qui cherchent à réduire leurs coûts et à proposer des produits de plus en plus performants, toujours plus petits, précis et intelligents. Les microtechniques sont ainsi devenues indissociables d’un grand nombre de domaines allant des capteurs et instruments de mesure à l’instrumentation médicale, en passant par l’électroménager, l’informatique, la monétique, la robotique… L’horlogerie en fait évidemment partie avec de véritables prouesses réalisées dans la miniaturisation des composants des calibres horlogers et ce, depuis une bonne centaine d’années. 

 Il incombe ainsi au micromécanicien de fabriquer et assembler des pièces de très petites dimensions qui constituent autant de composants d’un mouvement de montre comme de son habillage. Tout commence par l’organisation de la place de travail et l’interprétation correcte des documents techniques qui lui sont transmis en termes de forme et de fabrication, en particulier les dessins techniques 2D ou 3D avec normes, fiches techniques et données de programmation. Sur cette base, il élabore les documents de fabrication et planifie les opérations à réaliser sur machines traditionnelles ou CNC en s’assurant de leur disponibilité et d’une bonne compréhension des matériaux à façonner comme des outils d’usinage. Il s’agit ensuite de préparer le travail à accomplir, notamment via la programmation des machines CNC et la sélection de leurs outils. Si nécessaire, le micromécanicien devra également être capable de fabriquer des outils spécifiques simples liés à la production des composants qui lui incombe. 

La réalisation des pièces constitue l’étape suivante qui demande des connaissances pointues dans le domaine des techniques d’usinage, ainsi qu’une maîtrise du fonctionnement des machines, des outils et de leur environnement. Le micromécanicien devra veiller au bon fonctionnement de la machine durant la période d’usinage, en étant capable d’évaluer de manière adéquate les éventuels dysfonctionnements ou perturbations afin d’apporter les correctifs nécessaires. Selon les projets, il pourra être amené à des opérations d’assemblage de composants destinés à la réalisation d’outils de production. Suivent enfin le lavage et le conditionnement des pièces, voire différents traitements techniques et de surface comme la galvanoplastie si le cahier des charges le demande. Le contrôle qualité en ce qui concerne la fonctionnalité comme l’esthétique des pièces produites par le micromécanicien termine le processus qui prend place dans les ateliers des secteurs industriels où la miniaturisation des pièces joue un rôle essentiel. 

Formation 

En Suisse, la formation de micromécanicien s’acquiert par un apprentissage en entreprise d’une durée de quatre ans, avec formation pratique (3 à 4 jours /semaine) en entreprise et formation théorique (1 à 2 jours/semaine) en école professionnelle. Un cours interentreprise (20 jours sur les 2e et 3e années) fait partie du programme. Il est également possible d’acquérir cette formation en école à plein temps sur la même durée de quatre ans. Comme conditions d’admission, il est requis d’avoir terminé son école obligatoire, voire, selon les écoles, de passer un examen d’admission. À partir de la troisième année, la formation comprend une spécialisation dans les domaines spécifiques suivants : fabrication sur machines CNC, décolletage (technique consistant à enlever de la matière à l’aide d’une machine), étampe/moule, prototypie. Au terme de sa formation, le micromécanicien est au bénéfice d’un certificat fédéral de capacité (CFC). 

Carrières et opportunités

Les micromécaniciens trouvent des débouchés dans les secteurs industriels de l’horlogerie, mais aussi de la robotique, de l’électronique et de l’informatique, mais également dans l’aéronautique, les télécommunications, l’optique ou l’instrumentation médicale. Avec de l’expérience, ils peuvent accéder à des postes à responsabilité comme chef d’équipe, contremaître ou spécialiste technico-gestionnaire.  

Dans le secteur horloger, le micromécanicien est le spécialiste de la fabrication de pièces pour la production des montres. Il représente ainsi un rouage essentiel de cette industrie, souvent intégré en amont dès les premières discussions sur les composants à réaliser. Métier qui convient aussi bien aux femmes qu’aux hommes, la micromécanique a longtemps souffert de l’image négative d’un labeur harassant sur des machines bruyantes et sales. La réalité est tout autre au sein d’ateliers qui ressemblent de plus en plus à des salles blanches occupées par des machines à la pointe de la technologie et d’une grande valeur. En conséquence, ce métier a connu une évolution considérable depuis l’ère numérique avec de réelles opportunités d’emploi au sein des manufactures et de leurs sous-traitants. 

Q&A

Quelles compétences sont nécessaires pour devenir micromécanicien ? 

Le candidat à une formation de micromécanicien doit faire preuve d’une certaine habileté manuelle et d’une bonne compréhension technique pour ce travail de haute précision où les marges de tolérance sont de l’ordre du micron. Il doit également marquer un intérêt prononcé pour le travail sur machine et à l’ordinateur. Autres qualités requises : patience, persévérance et une bonne aptitude à lire des plans et à se représenter les objets dans l’espace. 

 

Quelles sont les responsabilités d’un micromécanicien ? 

Le micromécanicien est responsable de la production de pièces généralement prévues en séries restreintes. Il doit s’assurer d’un niveau de qualité irréprochable des composants qu’il réalise et de l’entretien du parc machines sur lequel il travaille. 

 

Quelle est la différence entre la micromécanique conventionnelle et la micromécanique CNC ? 

La différence vient du fait que, pour l’usinage traditionnel, des opérateurs sont nécessaires pour lancer et guider les commandes des outils d’usinage par le biais de leviers, de boutons et de roues. Les machines CNC sont des machines-outils contrôlées par ordinateur pour exécuter des instructions programmées afin de découper, façonner et usiner des pièces de toutes sortes selon des spécifications précises dans un processus rapide et très automatisé. Dans un système d’usinage CNC, les instructions sont généralement générées à l’aide de logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) et de fabrication assistée par ordinateur (FAO). Ces instructions, appelées également « programmes CNC », définissent les mouvements et les actions que la machine-outil doit effectuer pour transformer le matériau brut en une pièce finie aux dimensions exactes.