Le chronographe est un mécanisme servant à la mesure d’intervalles de temps. Venant s’ajouter aux fonctions horaires traditionnelles d’une montre, il se manie à l’aide d’un ou plusieurs boutons-poussoirs, la plupart du temps situés sur le flanc du boîtier. Les pressions successives servent ainsi à enclencher, arrêter et remettre les aiguilles chronométriques à zéro.
L’affichage a donné lieu à d’innombrables interprétations, obéissant avant tout à un impératif de place à disposition sur le cadran. Ainsi, logés dans des coffrets de bois, les premiers compteurs – qui ne permettaient que la mesure de temps courts – offraient assez de surface pour y disposer un cadran par fonction mesurée : secondes, minutes, heures, mais aussi fractions de seconde ou encore aiguille rattrapante. Avec l’apparition des chronographes de poche, puis des chronographes-bracelets, les horlogers ont été confrontés au défi de la lisibilité dans un espace restreint. Il est rare, aujourd’hui, de voir plus de trois compteurs supplémentaires sur le cadran d’une montre. Il arrive même que deux indications, par exemple les minutes et les heures, apparaissent dans la même portion, sur un axe commun. Ce d’autant plus que la majorité des chronographes disposent d’une petite aiguille des secondes appelée « seconde permanente » ou « seconde continue ». Directement reliée au train de rouage de la montre, celle-ci atteste de la bonne marche du mouvement.
La grande aiguille des secondes de la fonction chronographe est ainsi souvent positionnée, pour ces raisons de confort de lecture, au centre du cadran. Une fois le mécanisme enclenché, elle avance au rythme du couple balancier-spiral, soit par exemple 6 sauts par seconde pour une fréquence de 3 Hz, ou 10 pour 5 Hz. On doit à ce mouvement saccadé son sobriquet de trotteuse. L’aiguille totalisant les minutes mesurées, quant à elle, peut se déplacer de manière « traînante », « demi-instantanée » ou « instantanée ». Dans le premier cas, elle avance lentement et régulièrement pour passer d’une division à l’autre ; dans le deuxième, elle ne se met en mouvement qu’au moment où la trotteuse arrive sur la 58e seconde environ, entraînée par un doigt mécanique ; dans le troisième enfin, l’aiguille saute rapidement à la graduation suivante au passage de la trotteuse à la 60e seconde. Pour finir, le compteur d’heures mesurées, s’il existe, évolue lentement pour effectuer un tour en 12, voire 24 heures.