Toute personne qui entretient une certaine inclination si ce n’est une passion certaine pour les pièces d’horlogerie est une personne sensible à la pérennité des choses. Des premières montres de poche aux garde-temps d’aujourd’hui, les horlogers se sont en effet ingéniés à produire des montres faites pour traverser les siècles, des « parcelles d’éternité », disent certains. De fait, ces instruments ont de tout temps répondu à un cahier des charges faisant appel à une maîtrise technique et à un esprit scientifique irréprochables, socle indispensable d’une créativité et d’une fiabilité jamais démenties à ce jour. Simplement dit, on pourrait facilement prétendre que les montres sont parmi les objets les plus durables qui soient, aux antipodes de cette obsolescence programmée aujourd’hui omniprésente.

Malgré tout, les questions qui agitent à juste titre la planète ne sauraient laisser en marge l’industrie horlogère. Tout d’abord parce qu’il s’agit précisément d’une industrie, avec son réseau de sous-traitants. Parce qu’il s’agit, ensuite, d’une industrie qui recourt abondamment aux métaux et aux pierres précieuses, extraits de mines situées aux quatre coins de la planète, sans oublier les cuirs des bracelets. Enfin, parce que l’horlogerie est entrée dans le monde du luxe par la grande porte, ce qui implique une présence internationale pour ses réseaux de distribution, de marketing et de service après-vente.

La montre, cet « objet du désir », symbole des liens intergénérationnels, est donc également un objet dont la production et la commercialisation doivent aujourd’hui répondre aux mêmes critères de durabilité que le produit lui-même. Une démarche qui s’inscrit parfaitement dans les objectifs de développement durable 2030 de l’ONU et qui touche désormais des aspects aussi variés mais complémentaires que les réseaux d’approvisionnement, l’empreinte carbone, l’inclusion sociale, la biodiversité, l’extraction minière, le bilan énergétique, l’égalité des genres… Il en va ainsi non seulement de la responsabilité des Maisons actives dans la branche mais également de leur image et de leur réputation dans un secteur du luxe qui a toutes les cartes en main pour montrer l’exemple.

Le Watch Forum 2022*, organisé le 13 septembre à Genève par Watches and Culture, a été pensé pour aborder cette thématique du développement durable sous ses divers aspects. Mis sur pied à l’intention des professionnels de l’industrie horlogère, il a pour vocation d’initier le débat dans l’industrie et de soutenir cet élan indispensable vers une industrie durable. Le programme s’articule ainsi autour des trois grands défis que sont le climat, la biodiversité et l’humain. Au menu, des témoignages, des expériences vécues et des solutions déjà mises en place permettront de se faire une idée précise des défis et des réponses qu’ils suscitent dans l’horlogerie. Comme l’explique Watches and Culture, « en tant qu’événement neutre et rassembleur, le Forum doit servir à mettre en évidence les stratégies appliquées par les différents groupes, marques et coalitions de la branche. Une mise en perspective réalisée grâce aux contributions d’experts, d’institutions, d’organisations internationales et de scientifiques ». En un mot, un forum pour demain.

*Watch Forum 2022 – Mardi 13 septembre 2022 Maison de la Paix, Genève