Avec la réduction des tailles de montre, soit un diamètre moyen de 39 mm pour l’ensemble des quelque 500 références proposées lors de Watches and Wonders Geneva 2024, force est de constater que la frontière des genres tend à disparaître. D’autant que la tendance veut clairement qu’un même modèle soit aujourd’hui décliné dans une variété de tailles pouvant contenter tout le monde. A chercher la touche féminie, c’est évidemment du côté des montres empierrées qu’il faut les trouver. Un registre incontournable pour les Maisons qui occupent le haut du pavé dans l’univers de la haute joaillerie et qui, année après année, savent immanquablement surprendre par leur maîtrise des métiers d’art, sertissage en tête. 

La Haute Joaillerie de Chopard, ainsi que sa ligne L’Heure du Diamant, en offrent une somptueuse illustration, tout comme la Haute Joaillerie Aura de Piaget, accompagnée de sa gamme Limelight Gala. Autres exemples de cette démonstration de savoir-faire, les Montres Joaillières Animalières propres au génie de Cartier, sans oublier le Jardin d’Hiver de Beauregard, un coffret exclusif fait de six pièces Lili Bouton qui « entame un dialogue créatif entre le monde des pierres précieuses et l’art du temps ». Sans oublier, évidemment, Van Cleef & Arpels et ses « cadrans extraordinaires », notamment avec les Lady Arpels Jour Enchanté et Lady Arpels Nuit Enchantée où différentes techniques d’émaillage, conjugué à un minutieux travail de sertissage, créent un décor de conte de fée. 

Face à cette éclatante maestria, c’est le côté créatif de nouvelles collections qui doit être mis en avant. Un exercice où Cartier, encore une fois, excelle, notamment cette année avec sa nouvelle Réflexion. Explications : « Fruit d’un travail sur la forme, cette montre fait le lien entre les savoir-faire horloger et joaillier de Cartier. Tout commence par l’architecture inédite d’un bracelet ouvert, une architecture généreuse qui mêle ajours et or poli miroir, lignes étirées et angles précis. Une tension qui culmine dans un face à face entre un cadran délicat et un miroir où le temps semble tourner à l’envers ». Hermès, également, se range parmi les Maisons qui font souffler un vent d’originalité sur l’univers féminin avec ses nouvelles Cut, à mi-chemin entre le cercle et le rond. Proportions équilibrées d’un boîtier poli et satiné, éclat de sa tranche coupée en fuseau, couronne positionnée à 1h30, nouvelle typographie en relief caractérisent cette montre qui se veut la nouvelle pièce féminine Hermès, de celles que se veulent indispensables au quotidien. 

Question originalité, c’est également du côté de Chanel qu’il faut regarder avec sa collection capsule Horlogerie Couture O’Clock inspirée par l’univers graphique de l’atelier de Mademoiselle et les outils de ses couturières. « Dés à coudre, ciseaux et épingles, les objets du quotidien de la rue Cambon se transforment en pièces d’exception, sur des créations associant horlogerie, joaillerie et artisanat d’art », explique Chanel. Parmi elles, horloge et montre automate, J12 gansée ou à cadran rotatif, montres à secret en sautoir, machette bobine, Première Charms et Code Coco Couture, sans les nommer toutes. « Couture O’Clock illustre cette rencontre entre deux mondes d’exigence : la Haute Couture et la Haute Horlogerie ; et comme j’aime à le dire, un seul mot les sépare, explique Arnaud Chastaingt, Directeur du Studio de Création Horlogerie de Chanel. Deux artisanats qui possèdent de nombreux points communs depuis leurs ateliers où règne le même silence jusqu’à cette notion du temps qui est une matière pour les uns et un impératif pour les autres ».  

C’est également dans l’univers de la couture que l’on retrouve Vacher Constantin avec deux pièces proposées par la Maison dans sa collection Egérie. Deux pièces nées de sa collaboration avec la styliste de Haute Couture Yiqing Yin dont une montre concept. Pour cette pièce unique Egérie The Pleats of Time, la styliste a fait appel au maître parfumeur Dominique Ropion pour concevoir un parfum dédié, encapsulé dans le bracelet, qui se libère de manière aléatoire en fonction des mouvements du poignet. Une robe de Haute Couture a été spécialement conçue par Yiqing Yin pour accompagner cette création. Son commentaire : « Chacun de nous possède un langage technique et émotionnel propre. Je suis convaincue que la clé de la créativité réside dans la prise de risque et la volonté de sortir de sa zone de confort pour se réinventer en permanence. Il faut accepter de se perdre un temps pour découvrir ce qu’on ignore encore ». 

L’univers féminin ne se limite toutefois pas à ces créations d’exception. Au fil des ans, les Maisons ont su imposer des montres dame dans leurs collections emblématiques qui sont devenues proprement incontournables dans l’univers horlogers. Avec ces collections, elles occupent un territoire méticuleusement balisé qu’elles s’ingénient à enrichir année après année. Baume & Mercier propose ainsi un nouvelle Riviera à la lunette sertie, tout comme Piaget avec sa Polo ; Hublot pave de diamants sa Spirit of Big Bang, tandis que Rolex introduit deux nouvelles déclinaisons précieuses en or gris de sa célèbre Cosmograph Daytona avec cadrans de nacre naturelle orné de diamants et lunette sertie. Dans un même registre sportif, Tudor vient avec une Black Bay Chronograph au cadran délicatement teinté de rose et Patek Philippe avec une Aquanaut Traveltime à quartz et boîtier en or rose. 

Là ne s’arrête pas la déambulation. Pour les femmes éprises d’action, la Happy Sport de Chopard est une option. Et pour celles en quête d’exploration, une Bremont TerraNova 38mm s’impose. Pour les aventurières des abysses, l’Aquaracer Professional 200 Solargraph de TAG Heuer est un must. Et pour celles qui rêvent de couleur, un Nomos Glashütte Tangente 38 proposées en 31 teintes différentes est incontournable. A n’en pas douter, le poignet féminin est une place à prendre.