Malgré l’attention croissante que portent les marques horlogères aux amatrices de montres, nombre de questions les concernant n’ont toujours pas trouvé de réponses véritablement satisfaisantes. Parmi elles, on peut en effet se demander pourquoi les femmes sont si peu visibles sur le marché horloger alors qu’elles forment la majorité des consommatrices de produits de luxe. Pourquoi les montres de luxe sont-elles encore largement considérées comme une chasse gardée masculine et pourquoi les plus prestigieuses d’entre elles en termes de virtuosité horlogère sont-elles quasi exclusivement réservées au poignet masculin ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que le cabinet de conseil Deloitte a mené une enquête d’opinion* auprès de 6 000 consommateurs, secondé dans cette entreprise par Watch Femme. Cette association basée à Genève, qui œuvre à la promotion des femmes dans l’univers horloger, a complété l’étude en prenant le pouls d’une centaine de professionnels et collectionneurs, essentiellement des femmes.
Avant toute analyse du marché horloger au féminin, un premier constat s’impose : si 43 % des places de travail sont occupées par des femmes dans cette industrie, elles sont largement sous-représentées au sein des postes à responsabilité et des instances dirigeantes. Et c’est encore sans parler d’inégalités salariales pour le moins alarmantes. Les femmes employées dans la branche gagnent en moyenne 25 % de moins que leurs homologues masculins, soit un écart plus important que dans les autres principales industries suisses, selon le syndicat Unia. Ces particularités sont-elles le reflet d’une certaine approche du marché ?