"Nous vivons une époque où l'obsession du court terme est devenue véritablement pathologique", explique-t-elle. "Cela ne veut pas dire qu'il faille condamner les réponses à court terme, bien au contraire. De nombreuses situations nécessitent en effet une réponse immédiate, en fonction de certains types de risques, mais cette immédiateté est devenue une véritable fixation, qui doit absolument être contrebalancée par des stratégies de gestion à long terme."
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Les limites du court-termisme
de FHH Editorial Team
Il n'y a pas lieu de choisir entre le court terme et le long terme, à condition que les entreprises sachent marier ces différentes perspectives dans une vision claire de leur avenir. Cependant, selon Inès Léonarduzzi, cette affirmation relève plus du vœu pieux que de la réalité.
Comment les dirigeants d'une entreprise peuvent-ils se projeter dans l'avenir s'ils pensent qu'ils y sont déjà ? Inès Léonarduzzi donne l'exemple du Pays de Galles, un pays dont les autorités politiques laissent toujours un siège vide lorsqu'elles se réunissent, représentant les générations futures. Cette pratique est également utilisée par certains peuples indigènes des Amériques qui appliquent également la politique de la chaise vide lors de leurs réunions afin que toutes les décisions prennent en compte les personnes qui ne sont peut-être pas encore nées mais qui seront affectées par leurs conséquences.
Chaque individu est irremplaçable
"Ces communautés autochtones se distinguent par leur rapport au monde, à la nature et à la notion d'individu", ajoute Inès Léonarduzzi. "Dans nos sociétés, nous répétons souvent qu'aucun individu n'est irremplaçable, nous nous concentrons plutôt sur la finalité. Mais n'est-il pas vrai de dire, comme l'a fait Jankélévitch, que chaque individu est en fait irremplaçable ? Ce qui compte, ce n'est pas l'acte lui-même, mais la personne qui l'accomplit. Loin d'être prétentieux, ce point de vue reconnaît que, si un individu est une entité infirme dans l'univers au sens large, chaque personne y occupe sa propre place irremplaçable. C'est à ce changement de paradigme qu'il faut s'attacher, en oubliant les solutions d'hier pour les problèmes d'aujourd'hui et en conjuguant le long et le court terme si nous voulons que le temps, notre plus grand luxe, nous soit favorable".
Une question de perception ?
Inès Léonarduzzi pense-t-elle que nous devons adapter notre perception du temps aux cycles du monde naturel ? "Il est intéressant de noter que dans l'histoire de l'horlogerie, les premiers garde-temps fabriqués au XIVe siècle n'affichaient que l'heure", remarque-t-elle. "Les progrès techniques ont ensuite permis d'afficher les minutes et les secondes. Dans cette logique, les personnes qui achètent aujourd'hui des montres de luxe ont l'impression de posséder le temps, alors que celles qui achètent un modèle électronique bon marché ont plutôt l'impression d'en être les esclaves. Ces différentes perspectives montrent que notre rapport au temps est complexe et qu'il convient de s'appuyer sur la notion de ressource durable et sur l'intemporalité véhiculée par l'industrie du luxe pour privilégier une réflexion à long terme".