Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan
Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan. Pourquoi nous devons sauver l’océan
24 Novembre 2022
Pourquoi nous devons sauver l’océan
Forum, Durabilité
Introduction à la disparition imminente de la force vitale de la Terre
Il ne se passe plus guère de semaines sans qu’on entende parler d’une nouvelle expédition scientifique menée aux confins des océans, vers les mers les plus éloignées et les plus exotiques, dans le but de mener des recherches, de prendre des photos et, plus généralement, de faire passer le message du changement climatique. Dans ce contexte, on pourrait facilement croire que l’océan est devenu un nouvel eldorado pour toutes sortes d’amateurs de sensations fortes et d’aventuriers, mais en vérité c’est une très bonne chose. Nous avons besoin de toutes les recherches possibles sur les océans. Notre survie en dépend.
Pour citer le biologiste marin canadien Paul V. R. Snelgrove, souvent repris par les activistes climatiques dans le monde entier : « Nous en savons plus sur la surface de la Lune et de Mars que sur les grands fonds marins. » Mais pourquoi devrions-nous en savoir plus ? Pour la simple raison que, sans les océans, nous sommes condamnés à mourir. Plus nous en saurons sur ce monde énigmatique, mieux ce sera. Si, par exemple, nous arrivons à cerner l’emplacement des habitats offrant la plus grande diversité d’espèces, nous pourrons cibler ces zones pour les conserver. Dans le même ordre d’idées, les zones susceptibles d’abriter d’importantes populations d’espèces menacées pourront être préservées, notamment les couloirs de migration et les frayères. En fait, l’équation est simple : plus il y a d’espèces en vie et plus la biodiversité des océans est importante, meilleures seront les chances pour les humains de rester en vie. La biodiversité est finalement le signe d’une interaction salutaire. À mesure que certaines espèces disparaissent, leur habitat se dégrade, mettant en danger d’autres espèces. Enlevez un morceau de l’édifice et tout s’écroule.
Chaque année, 12 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans, soit un camion de déchets par minute.
La prise dans le toaster
Le biotope marin produit entre 70 et 90 % de notre oxygène, selon les différentes sources. Il nous empêche également de nous consumer dans la mesure où l’océan agit comme un climatiseur planétaire géant. Selon Pete Ogden, vice-président chargé du climat et de l’environnement à la Fondation des Nations unies, un organisme caritatif qui soutient l’ONU, « les gens ne le réalisent pas, mais les océans sont tout aussi importants que l’atmosphère en termes de changement climatique. Ils absorbent environ 30 % du dioxyde de carbone que nous rejetons dans l’atmosphère et environ 90 % de l’excès de chaleur qui est piégé par ces gaz. C’est grâce aux océans que nous ne connaissons pas d’impacts climatiques plus importants ou plus graves que ceux que nous connaissons déjà ». En d’autres termes, sans les océans, nous serions grillés. Littéralement.
Jusqu’à présent, nous avons tout fait de travers : la surpêche, la pollution industrielle, les émissions de carbone, le plastique tuent nos océans à petit feu. Selon Greenpeace, chaque année, environ 12 millions de tonnes de plastique – des bouteilles et sacs en plastique aux microbilles – terminent dans les océans. Cela représente un camion de déchets par minute. Transporté par les courants océaniques, ce plastique se retrouve aujourd’hui aux quatre coins de la planète, de la Floride aux îles inhabitées du Pacifique, des profondeurs de l’océan aux glaces de l’Arctique.
Mission Blue, un documentaire diffusé sur Netflix consacré à la biologiste et militante Sylvia Earle et à sa fondation, nous montre ses plongées en eaux profondes, où, parmi les déchets de toutes sortes, elle trouve une chaise de jardin en plastique posée au fond de l’océan. « Je n’ai encore jamais fait de plongées, même les plus profondes, sans voir des preuves tangibles de notre présence, dit-elle. Des détritus qui s’accumulent et continuent de s’accumuler jusqu’à deux miles et demi de profondeur (4'000 mètres, ndlr). » Les effets sur la vie océanique sont dévastateurs. Des morceaux de plastique de toutes tailles étouffent et obstruent ainsi l’estomac des créatures qui les prennent pour de la nourriture, que l’on parle des baleines ou des minuscules zooplanctons. Le plastique est désormais partout dans la chaîne alimentaire océanique et se retrouve même dans les fruits de mer que nous mangeons. Si la surpêche ne conduit pas nos poissons à l’extinction, la pollution le fera. À la question de savoir si elle mangeait du poisson, Sylvia Earle a répondu dans le New Yorker : « Jane Goodall mange-t-elle des chimpanzés ? »
30 % des océans à protéger
Si vous avez l’impression que des centaines de personnes scrutent les océans, c’est parce que c’est bien le cas. Concernés par la problématique, ils sont en effet de plus en plus nombreux à œuvrer de toutes les manières possibles pour les sauver. Sylvia Earle fait partie de ceux-là, menant ses recherches depuis les années 1950. C’est en 2009 qu’elle a fondé Mission Blue, une organisation à but non lucratif qui finance et gère des initiatives de conservation dans le monde entier. L’objectif de Mission Blue est d’identifier les zones vulnérables clés des océans pour en faire des « Hope Spots » (le contraire de « zones mortes »), à savoir des réserves naturelles protégées, tant par les communautés locales que par les gouvernements, afin d’y préserver la vie marine menacée par l’activité humaine. Au cours des cinq dernières années, le nombre de Hope Spots de Mission Blue est passé de 50 à 112. L’objectif de Sylvia Earle est d’arriver à protéger 30 % des océans d’ici 2030, contre 8 % actuellement pour une superficie de l’ordre de 57,5 millions de km².
The Nature Conservancy fait de même en achetant de grandes étendues de terre et de mer dans le but de les convertir en zones protégées. Tout comme une poignée de défenseurs de l’environnement répartis à travers le monde, qui, à leur échelle, font preuve d’un même engagement. Un exemple parmi d’autres tiré du Time : l’écologiste marin et défenseur de l’environnement hispano-américain Enric Sala, qui a passé plus de 10 ans à surveiller et à documenter les océans en tant qu’explorateur du National Geographic. Dans le cadre de son projet « Pristine Seas », il a convaincu plusieurs gouvernements de transformer un total de 5,7 millions de km² de côtes et d’océans en parcs marins où la pêche, la plongée, l’exploitation minière, comme toute autre activité industrielle, sont interdites. Conséquence : en peu de temps, les populations de poissons décimées ont été multipliées par six, le varech refleurit et les récifs coralliens s’épanouissent à nouveau. Selon lui, si on lui en donne la possibilité, l’océan a une capacité extraordinaire à se régénérer.
Des raisons d’espérer
Les océans ont été l’un des sujets les plus brûlants de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP) qui s’est tenue en novembre à Charm el-Cheikh, 27e COP depuis la première réunion à Berlin en 1995. Autant le dire tout de suite, les délégués ont été confrontés à une triste réalité : le monde n’est pas en mesure d’atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique le plus proche possible de 1,5 °C d’ici la fin du siècle, objectif fixé dans les accords de Paris en 2015. En fait, selon les récentes estimations, les émissions mondiales de CO₂ devraient encore augmenter de 1 % en 2022, en raison notamment des transports, et en particulier de la reprise du trafic aérien, mais aussi du charbon, alternative au gaz depuis les sanctions prises à l’encontre de la Russie, agresseur de l’Ukraine. Même en maintenant les émissions à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, nous ne sommes pas sauvés. Pour preuve, les récifs coralliens disparaissent à un rythme alarmant et pourraient disparaître totalement très bientôt si les émissions ne diminuent pas.
Apparemment, nous avons encore une chance de nous en sortir. « Si nous pouvons continuer à préserver certaines zones océaniques, il y a des raisons d’espérer, poursuit Sylvia Earle sans toutefois cacher le manque d’alternative. Si vous voyiez un enfant tomber du 10e étage et que vous avez la possibilité de le rattraper, vous allez tout faire pour le sauver ! » Ou du moins si nous nous trouvions dans une telle situation, nous devrions le faire pour nous sauver ! Mais la volonté politique est-elle au rendez-vous ? Nous savons pourtant quoi faire : réduire considérablement la production industrielle, limiter la surpêche, interdire les plastiques, financer davantage de projets de conservation, réguler les activités en haute mer… et mener davantage de recherches. Sylvia Earle n’est toutefois pas la seule à espérer. Les écologistes du monde entier gagnent du terrain et de l’influence tandis que les jeunes générations commencent à demander des comptes à nos dirigeants. Le mot de la fin à Pete Ogden : « Si vous regardez d’où nous venons, quelles sont les dépenses technologiques et où en est la volonté politique, il y a des poches d’activité qui me rendent optimiste et totalement convaincu que c’est un combat que nous pouvons gagner. »
Le changement climatique nuit à votre santé – Fondation des Nations unies
- Dans le monde, 9 personnes sur 10 respirent un air malsain causé par les combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel. La pollution atmosphérique tue 13 personnes chaque minute. Les causes de décès vont du cancer des poumons aux maladies cardiaques en passant par les accidents vasculaires cérébraux.
- Les déchets plastiques sont partout, des profondeurs de l’océan aux plus hauts sommets des montagnes. Les microplastiques ont contaminé les chaînes alimentaires et ont pénétré dans notre système sanguin. Les conséquences sur la santé commencent tout juste à être connues.
- Le changement climatique, qui accroît la fréquence et la férocité des phénomènes météorologiques extrêmes comme la sécheresse, aura un impact considérable sur l’agriculture et la production alimentaire mondiales. Résultat : une augmentation des taux d’insécurité alimentaire et de malnutrition.
- Le changement climatique compromet l’accès à l’eau potable, qu’il s’agisse de pénurie due à la sécheresse, de contamination causée par les tempêtes et inondations ou de la montée des eaux qui salinise les sources d’eau douce. Près de 2 milliards de personnes n’ont actuellement pas accès à l’eau potable. Près de 1 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques dues à la pollution de l’eau et au manque d’assainissement.
- Le tabac tue plus de 8 millions de personnes chaque année, et pas seulement en fumant. Quelque 600 millions d’arbres sont abattus chaque année pour produire 6 trillions de cigarettes. La destruction des habitats naturels et la perte de biodiversité sont connues pour favoriser les maladies qui se propagent entre les animaux et les humains.
- Avec la hausse des températures, les moustiques propagent les maladies plus loin que jamais. Si le changement climatique se poursuit, 4,7 milliards de personnes supplémentaires pourraient être exposées à des maladies transmises par les moustiques comme le paludisme et la dengue d’ici 2070.
- Le changement climatique a un impact sur notre santé mentale. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) affirme que les traumatismes causés par les événements climatiques extrêmes affectent la santé mentale des gens dans le monde entier. À mesure que les conditions climatiques s’aggravent, l’anxiété et le stress devraient augmenter, en particulier chez les enfants, les adolescents et les personnes âgées.