Souffrons-nous d'une sorte d'amnésie ? Confrontés à un problème environnemental majeur, nous préférons l'oublier. Pollution, surpêche, déforestation, agriculture intensive... nous nous répétons que la technologie apportera les réponses à nos problèmes. En attendant, nous continuons à oublier ce qui se passait il y a encore quelques décennies, sans comprendre la portée réelle de la biodiversité, même dans son acception culturelle."
Le monde de demain . Le monde de demain . Le monde de demain . Le monde de demain . Le monde de demain
Les humains et la nature . Les humains et la nature . Les humains et la nature . Les humains et la nature
Pourquoi se préoccuper de la biodiversité ?
de FHH Editorial Team
Pourquoi les questions liées à la biodiversité sont-elles si importantes ? C’est à cette question que Bruno David a cherché à répondre, en plantant d’abord le décor avec un paradoxe crucial : « Nous apprécions tous la beauté des êtres vivants, nous aimons contempler le monde naturel et pourtant, nous ne le respectons certainement pas.
Tout d'abord, il faut comprendre ce que l'on entend exactement par biodiversité, un mot qui regroupe un grand nombre d'espèces et de spécimens. Pour se faire une idée précise de ce qu'est la biodiversité, il faut d'abord s'intéresser aux organismes qui dominent la biosphère en termes de biomasse (masse de toutes les espèces vivantes d'un écosystème). Il en ressort que les plantes, associées à la catégorie suivante constituée par les bactéries et les champignons, représentent 96,7 % de la biomasse vivante totale, alors que les animaux, catégorie à laquelle appartient l'être humain, n'en représentent que 0,3 %. Le même constat peut être fait en analysant un litre d'eau, qui contient 100 millions de protistes (micro-organismes unicellulaires), entre 1 et 10 milliards de bactéries et entre 10 et 100 milliards de virus. Un peu de modestie ne ferait pas de mal pour comprendre la biodiversité, beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, en constante évolution.
“Nous ne sommes rien sans la biodiversité”
Bruno David
Lorsque l'on considère l'impact de l'humanité sur notre environnement, on peut se demander si nous sommes entrés dans l'Anthropocène, une nouvelle époque définie par l'influence des huit milliards d'êtres humains de la planète, qui deviennent le principal agent de changement sur Terre, avant les forces géophysiques. Cette question semble légitime au vu des dégâts causés à l'eau, à l'air et à la terre par la surexploitation des ressources naturelles et de ses conséquences sur le climat, que nous connaissons tous aujourd'hui. La biodiversité souffre de cette situation. Elle est aujourd'hui soumise à des scénarios qui évoquent une possible sixième extinction. "Lorsque l'on compare notre situation avec les époques géologiques précédentes, tous les ingrédients nous amènent à penser que nous sommes face à un processus aux multiples facteurs, d'autant plus insidieux qu'il se développe sans mortalité de masse", explique Bruno David. "Nous ne sommes qu'au début du chemin, mais nous allons à toute vitesse.
Que devons-nous faire face à cette situation ? "Nous devons apprendre à penser différemment, en adaptant nos activités à l'environnement et non l'inverse, conclut-il. "La technologie n'est pas la solution. La vie ne se résume pas à une équation. C'est pourquoi nous devons absolument apprendre à penser collectivement et nous rappeler que nous faisons partie intégrante de la biodiversité. Pour cela, nous devons changer nos habitudes, ce qui signifie également changer notre mode de vie, actuellement dominé par le consumérisme. Il n'y a pas de planète B, et nous ne sommes rien sans la biodiversité. Il est temps d'agir !"