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27 Septembre 2022
Watch & Jewellery Initiative 2030 ou la force du collectif
Forum, Durabilité
Lancée par Cartier et Kering fin 2021, la Watch & Jewellery Initiative 2030 repose sur un postulat de base : la durabilité est un impératif qui demande une réponse collective. Ses initiateurs étaient présents au Watch Forum de Watches and Culture pour en exposer les grands principes.
Oui, la Watch & Jewellery Initiative 2030 est un projet récent, lancé en 2021 par Cartier et Kering, et non, elle n’est pas qu’un vœu pieux de managers en crise de conscience. Pratiquement, cette initiative est alignée sur l’agenda des 17 objectifs de développement durable (ODD) établis par les Nations unies. Convenus en 2015 par les dirigeants mondiaux de 193 pays, ces ODD visent à créer un monde meilleur et plus juste d’ici 2030, en mettant fin à la pauvreté, en s’attaquant d’urgence au changement climatique et en mettant fin aux inégalités. Au Watch Forum, un événement mis sur pied par Watches and Culture à l’intention des professionnels de la branche avec comme premier thème le développement durable, les principaux instigateurs de la Watch & Jewellery Initiative 2030 que sont Cartier et Kering en ont profité pour faire le point, annonçant d’emblée de nouveaux arrivants portant les membres de l’initiative au nombre de 25 à ce jour. Pour tous, une même conviction s’impose selon laquelle la durabilité n’est plus un choix mais un impératif et que, pour y répondre, la meilleure solution est de se mettre ensemble. « Nous avons une vision commune au sein de la Watch & Jewellery Initiative, exposait Iris Van der Veken, Directrice exécutive de l’organisation. Et celle-ci consiste à savoir quel est notre impact sur le climat, les ressources et l’inclusion sociale, comment le mesurer et quelles actions entreprendre. Nous savons très bien que tout reste à faire, mais le but est d’amener tous les acteurs de l’industrie à participer au voyage. »
Une question de crédibilité
« On nous pose souvent la question de savoir ce que nous amenons par rapport au Responsible Jewellery Council, poursuivait Cyrille Vigneron, Président et CEO de Cartier. Le RJC est essentiellement un organisme de certification qui compte plus de 1'600 compagnies engagées à adopter des codes de bonnes pratiques en ce qui concerne leur chaîne d’approvisionnement. Le conflit en Ukraine a toutefois mis en lumière les difficultés pour le RJC de s’adapter à ce type d’événement. Comparativement, nous sommes beaucoup plus flexibles, et notre champ d’action est plus vaste, allant de la mine à la boutique. C’est essentiel pour avancer, car le réchauffement climatique n’est pas un problème pour les générations futures. Le climat, c’est maintenant ! Or nous avons les moyens d’y faire face, pays en développement compris. Mais il faut absolument entamer la discussion même dans une industrie traditionnelle comme l’horlogerie avec un sens commun des priorités. »
En référence à la Watch & Jewellery Initiative 2030, c’est le Fashion Pact lancé en 2019 qui revient généralement sur le devant de la scène, notamment parce que Kering en a également été l’instigateur. Avec 250 marques participantes, qui représentent 30 % des volumes de textiles utilisés par l’industrie de la mode, le Fashion Pact a clairement atteint la taille critique nécessaire pour avoir un impact sur les réseaux de fournisseurs grâce à ses actions collectives. « Au sein du Fashion Pact, nous avons également développé des liens avec les ONG, les écoles, les universités, précisait Marie-Claire Daveu, Chief Sustainability and Institutional Affairs Officer de Kering. C’est précisément ce genre de coalition que nous sommes en train de créer avec la Watch & Jewellery Initiative, avec toute la transparence voulue. Ce point est essentiel. Dans l’industrie du luxe, même si la transparence n’est pas sa vertu première, nous n’avons plus le choix. C’est devenu une question de responsabilité et surtout de crédibilité par rapport à la clientèle. Nous devons exposer notre feuille de route, les objectifs fixés et les résultats obtenus. » Avec comme constante indispensable de mesurer et mesurer encore les progrès obtenus, tout en reconnaissant nos échecs avec humilité, selon les propos d’Iris Van der Veken.
Principe collaboratif
Cette question s’adresse tout particulièrement à l’industrie minière, dont l’horlogerie et la bijouterie sont largement dépendantes. En marge des grandes compagnies de la branche, qui ne sont pas exemptes de tout reproche, un secteur est largement pointé du doigt, celui des mines artisanales considérées comme le « maillon faible » en raison des dérives qu’elles engendrent en matière environnementale et de droits humains sur lesquels nombre de gouvernements ferment les yeux quand ils ne soutiennent pas cette économie informelle. Pour Marie-Claire Daveu, si l’on veut mesurer l’impact environnemental de sa compagnie, comme Kering a entrepris de le faire il y a cinq ans, cela passe nécessairement par la chaîne d’approvisionnement, dont il faut assurer la traçabilité et la transparence complète, et pas seulement dans une perspective de décarbonisation du scope 3.
« Il y a dix ans, tout le monde pensait encore que les produits de luxe étaient durables, précisément parce qu’il s’agissait de produits de luxe. Une prise de conscience était indispensable, notamment au sein des instances dirigeantes des Maisons du luxe. Sans leur implication et l’engagement de tous les départements de l’entreprise, le développement durable n’a aucune chance. En tant que compagnies globales, notre responsabilité va bien au-delà de la conformité aux régulations en vigueur. Nous devons mettre en place les meilleures pratiques partout où nous sommes présents, et cela passe par la collaboration. » Pour la Watch & Jewellery Initiative 2030, la transformation de l’industrie est au bout du chemin.