Antoine LeCoultre

Personnages célèbres

Pionnier de la précision, inventeur de génie, Antoine LeCoultre fonde son atelier à la Vallée de Joux, paradis des grandes complications. Le millionomètre, instrument de mesure du micron ou le remontoir à bascule, un des premiers systèmes qui permet de remonter et mettre à l’heure sa montre sans clé sont à mettre à son crédit.

Né en 1803 à La Golisse, dans la vallée de Joux, Antoine LeCoultre se passionne très tôt pour l’horlogerie, au point de transformer en 1833 la petite grange du foyer familial en atelier, où il commence à fabriquer des garde-temps d’une extrême précision. La première étape marquante de son parcours se place en 1844. Antoine LeCoultre invente alors un micromètre permettant des mesures au millième de millimètre, donc au micron. Non seulement cette découverte propulsait la technique horlogère à un degré de précision à peine concevable à cette époque, mais elle contribuait directement à l’adoption du système métrique dans toute l’horlogerie. Dès lors, les inventions s’enchaînent, à commencer par les machines lui permettant de fabriquer ses propres ébauches, suivies du remontoir à bascule permettant le remontage et la mise à l’heure de la montre sans clé. En 1851, Antoine LeCoultre fait encore merveille à Londres, à la première exposition mondiale ouverte par la reine Victoria. L’horloger suisse y présente un pignon denté découpé mécaniquement, une percée majeure à une époque où les dents étaient taillées à la lime et à la main qui lui valut le Grand Prix de l’Exposition.

Inventeur génial mais piètre gestionnaire, Antoine LeCoultre eut les plus grandes difficultés à maintenir son entreprise à flot. Au point de frôler la faillite. L’appui financier d’un proche et l’arrivée de son fils Élie au sein de l’entreprise vont permettent d’inverser la tendance. L’heure est à la modernisation et à des méthodes de travail plus rationnelles. Dès 1866, les LeCoultre décident ainsi de rassembler sous un même toit toutes les étapes de la fabrication d’une montre, de la découpe initiale aux gravures et à l’émaillage final. Une approche qui a marqué un tournant au sein d’une activité horlogère encore marquée par un strict partage du travail avec des artisans travaillant à domicile, jaloux de leurs secrets de fabrication. Cette nouvelle organisation va porter ses fruits. En 1888, la Manufacture devient la plus grande entreprise de la région, comme le confirment les statistiques industrielles du canton de Vaud. Un statut acquis non seulement par l’utilisation de machines et une extraordinaire capacité de production, mais aussi du fait qu’elle employait déjà 480 artisans, femmes et hommes. Entre-temps, Antoine LeCoultre et ses équipes n’ont cessé d’innover, notamment avec les premiers calibres à répétition et chronographes fabriqués mécaniquement en 1870, et un nouveau mécanisme de remontoir en 1871. Le fondateur de la manufacture se retire finalement en 1877, quatre ans avant sa mort, laissant à ses trois enfants la gestion de l’entreprise horlogère. Son petit-fils Jacques-David s’associera avec Edmond Jaeger en 1903.

1826-1827

Invention d’une machine à découper les pignons.

1833

Fondation du premier atelier de la manufacture LeCoultre, aujourd’hui Jaeger-LeCoultre.

1844

Invention du millionomètre, instrument de mesure du micron.

1847

Invention du remontoir à bascule, un des premiers systèmes fiables qui permet de remonter sa montre et de la mettre à l’heure sans recourir à une clé.

1870

Premiers calibres à répétition et chronographes fabriqués mécaniquement.

1871

Invention d’un nouveau mécanisme de remontoir.

c. 1870

Antoine LeCoultre se retire progressivement, laissant à ses trois fils la direction de la manufacture en compagnie d’Edmond Jaeger, avec lequel son petit-fils Jacques-David LeCoultre s’associe à partir de 1903.