Né en 1964, Beat Haldimann est le représentant d’une lignée d’horlogers dont la genèse remonte au xviie siècle et dont le travail est attesté par nombre de pièces historiques signées. Entouré d’une dizaine de collaborateurs, ce maître artisan diplômé en 1993 et considéré comme l’un des 20 horlogers parmi les plus talentueux de sa génération vit et travaille dans sa maison de Thune, la villa Nussbühl, datant de 1907, où il perpétue une horlogerie de grande tradition. Chez Beat Haldimann, ce terme recouvre une démarche sans concession voulant que ses quelque 20 à 30 montres annuelles et la quasi-totalité de leurs composants sont réalisées « à l’ancienne », c’est-à-dire à la main et avec un outillage datant d’avant l’ère du numérique. Chez Beat Haldimann, l’équipement le plus moderne est un microscope optique des années 1960.
Si cet horloger, prix Gaïa dans la catégorie « Artisanat et création » en 2009, vénère le passé, son horlogerie n’en est pas moins ponctuée d’innovations et de créations originales. Premier coup d’éclat avec la H101, une pendule à deux mouvements fonctionnant en résonance présentée en 2000 et dotée de l’échappement libre Haldimann breveté assurant une précision quotidienne au 10e de seconde. Deux ans plus tard, Beat Haldimann récidive avec une première mondiale à Baselworld. Sa H1 Flying Lyra, montre-bracelet dotée d’un tourbillon volant central monté côté cadran avec sa cage en forme de lyre, impressionne immédiatement les collectionneurs avec son mécanisme qui « chante » à l’oreille. Nouvelle prouesse en 2005 avec la H2 Flying Resonance et son double tourbillon volant à remontoir d’égalité qui entre en résonance toujours côté cadran. La suite que Beat Haldimann donne à ses premières montres sera nettement plus conceptuelle avec une H8 Flying Sculpture, soit une « montre » avec un tourbillon similaire à celui de la H1 mais totalement dépourvue d’aiguilles, puis avec la H9 Reduction, toujours dotée d’un tourbillon central mais cette fois parfaitement invisible sous un cadran noir opaque.
Les deux réalisations suivantes, les H11 et H12, qui font toujours honneur au principe de centralité cher à Beat Haldimann avec un positionnement du balancier dans l’axe des aiguilles, autre première mondiale, se positionnent toutefois dans un registre plus classique, avant que la H51 Time-Hora, présentée en horloge et en montre, ne vienne à nouveau brouiller les cartes. Ces deux créations de 2021 sont consacrées au flux du temps, symbolisé par la rotation de trois cercles, l’un pour le présent avec une rotation en 12 heures et les deux autres pour représenter la durée imaginaire des jours et des nuits passés et futurs. Pour Beat Haldimann, l’horlogerie se pare d’une esthétique cognitive.
1985
Diplôme d’horloger-rhabilleur suivi d’un certificat fédéral de maître horloger en 1993.
1992-2001
Mandats de recherche et développement pour diverses marques horlogères.
2000
Brevet pour l’Échappement libre Haldimann précis au 10e de seconde intégré dans la pendule H101 dotée de deux mouvements fonctionnant en résonance.
2002
H1 Flying Lyra à tourbillon volant central.
2005
H2 Flying Resonance à double tourbillon volant avec remontoir d’égalité.
2008
H8 Flying Sculpture dotée du même tourbillon que la H1 mais sans aiguilles.
2009
Prix Gaïa dans la catégorie « Artisanat et création ».
2012
H9 Reduction avec le même tourbillon que la H1 mais parfaitement invisible sous un cadran noir.
2016
H11 à balancier central
2019
H3 Flying Sculpture avec répétition minutes
2021
H51 Time-Hora, qui symbolise l’écoulement du temps en hommage à l’astronome mathématicien Jost Bürgi (1552-1632).