Après avoir suivi son apprentissage dans les montagnes neuchâteloises, Constant Girard, né en 1825, commence sa carrière en association avec un autre horloger du nom de Robert avant d’officier aux côtés de son frère Numa au sein de la société Girard & Cie, créée en 1852. Son mariage, deux ans plus tard, avec Marie Perregaux, issue d’une famille de négociants horlogers, va donner un nouvel élan à ses activités. Ensemble, ils fondent la manufacture Girard-Perregaux à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, en 1856. L’intérêt de Constant Girard se porte en particulier sur les systèmes d’échappement et surtout sur celui à tourbillon breveté au début du siècle par Abraham-Louis Breguet. L’idée de Constant Girard est d’en faire non pas seulement une prouesse technique digne des meilleures montres de poche de l’époque mais également un composant esthétique essentiel. Il va ainsi intégrer le tourbillon dans une nouvelle architecture à trois ponts, visibles en parallèle sur le cadran et dessinés en forme de flèche, servant à maintenir les pièces mobiles du mouvement.
Constant Girard
Personnages célèbres
L’intérêt de Constant Girard se porte en particulier sur les systèmes d’échappement, surtout sur celui à tourbillon. Son idée est d’en faire non seulement une prouesse technique digne des meilleures montres de poche de l’époque mais également un composant esthétique essentiel.
Celui-ci abandonne ainsi son statut purement technique et fonctionnel pour devenir un élément de design à part entière. Constant Girard fait breveter son Tourbillon sous trois Ponts d’or en 1884 et obtient la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1889 pour cette réalisation. Designer visionnaire, Constant Girard n’en a pas moins été un grand horloger, connu pour ses chronomètres, dont l’un d’eux obtient pendant dix-sept ans le record de précision attribué par l’observatoire de Neuchâtel, mais aussi pour ses montres miniatures et à complication. C’est encore lui, à la suite d’une commande de l’empereur d’Allemagne Guillaume Ier, qui réalise la première fabrication de montres-bracelets en série, soit 2 000 pièces destinées aux officiers de la marine allemande, toutes équipées d’une grille de protection au-dessus du verre.
L’union avec Marie Perregaux a été professionnellement décisive à plus d’un titre. Avec sa belle-famille et fort d’une réputation horlogère de premier plan, Constant Girard s’est ouvert les chemins de l’exportation. Avec ses trois beaux-frères, il va ainsi établir des comptoirs sur les marchés les plus prometteurs. En 1860, François Perregaux, mandaté par l’Union horlogère, se fixe en 1860 à Yokohama. Premier négociant horloger suisse au Japon, il y fonde la société F. Perregaux & Co en 1865 et agit en tant qu’agent officiel de Girard-Perregaux jusqu’à son décès, en 1877. En cette même année 1865, c’est au tour d’Henri Perregaux de s’embarquer pour l’Argentine, où il va faire prospérer la marque sur l’ensemble des marchés américains pendant seize ans. Durant son existence, Constant Girard fut également une figure importante pour la ville de La Chaux-de-Fonds, dont il fit partie des autorités. À son décès, en 1903, son fils Constant Girard-Gallet (1856-1945) lui succède aux commandes de la Manufacture. En 1906, il reprend la fameuse Maison Bautte à Genève, qu’il fusionne avec Girard-Perregaux et Cie.
1856
Fondateur avec son épouse Marie Perregaux de la Maison Girard-Perregaux, pionnière de l’introduction de la montre suisse en Amérique.
1867
Présentation d’une montre à tourbillon primée lors de l’Exposition universelle de Paris.
1880
Première commercialisation importante de montres-bracelets (2 000 pièces), destinées aux officiers de la marine allemande et commandées par l’empereur d’Allemagne Guillaume Ier.
1889
Le Tourbillon sous trois Ponts d’or, devenu le modèle emblématique de la Maison, remporte la médaille d’or de l’Exposition universelle de Paris.