Né à Dresde en 1815, Ferdinand Adolph Lange est élevé par Johann Christian Friedrich Gutkaes, horloger à la cour de Saxe, qui lui transmet sa passion. Dans un premier temps, il rejoint la Suisse puis Paris pour parfaire sa formation au service de Joseph-Thaddeus Winnerl, ancien élève de Breguet, avant de revenir à Dresde en 1840. Horloger contremaître, il s’engage auprès de son maître Gutkaes, dont il épouse la fille en 1842 et dont la manufacture est déjà réputée pour ses régulateurs de précision fournis aux observatoires de divers pays. Mais Ferdinand Adolph Lange rêve d’autonomie, bien décidé à fonder son propre atelier sur la base des expériences glanées au sein des manufactures étrangères. À force d’insistance, il persuade le gouvernement royal de Saxe de soutenir financièrement son projet, d’autant qu’il s’agit de redonner vie à Glashütte, ville sinistrée, via l’implantation d’une nouvelle activité industrielle. Ferdinand Adolph Lange n’est d’ailleurs pas seul dans l’aventure. Dans son projet, il entraîne également Adolf Schneider, autre beau-fils de Gutkaes, et son propre beau-fils Julius Assmann. Avec Moritz Grossmann, ces quatre horlogers allaient faire de Glashütte un centre horloger de premier ordre.
Dès 1845, date de création de Lange & Cie, ils vont positionner la cité saxonne sur la carte horlogère internationale, position qui a tenu bon malgré les nombreuses bourrasques qui ont soufflé sur la ville. Car le projet est suffisamment bien pensé, non seulement pour permettre à des manufactures de prendre racine grâce aux talents de ses fondateurs, mais également pour donner naissance à tout un réseau de sous-traitance destiné à s’épanouir à l’ombre des futurs grands noms de l’horlogerie allemande. Le financement du ministère de l’Intérieur saxon avait en effet été accordé à Ferdinand Adolf Lange pour autant qu’il inclue dans son projet la formation d’une quinzaine d’apprentis. Mais plutôt que de former des horlogers complets, Lange & Cie les oriente vers une spécialisation, qui fera d’eux rapidement des fournisseurs de qualité. En 1878, une école d’horlogerie prend le relais, bientôt fréquentée par suffisamment d’élèves étrangers pour colporter l’excellence de Glashütte à travers le monde. Inventeur de l’échappement à ancre dit « de Glashütte » mais aussi du plus petit calibre pour dame mesurant à peine 25 mm, Ferdinand Adolph Lange, maire de Glashütte de 1849 à 1867, puis député de l’État provincial saxon en 1869, a été sans conteste l’artisan de l’excellence horlogère allemande « Made in Glashütte », un label reconnu depuis 2022. À sa mort, il lègue à ses fils une entreprise qui prend le nom de A. Lange & Söhne.
1844
Invention de l’échappement à ancre dit « de Glashütte ».
1845
Fondation de la manufacture "A. Lange, Dresden" et de l’industrie horlogère à Glashütte.