Ferdinand Berthoud est né le 18 mars 1727 à Plancemont-sur-Couvet, dans le canton de Neuchâtel, en Suisse. Si son frère l’initie à l’horlogerie sur ses terres, c’est à Paris qu’il fera carrière. Une ville où il arrive en 1745, à l’âge de 18 ans, pour devenir le disciple de Julien Le Roy, l’un des horlogers les plus doués de son temps. Le jeune homme a le talent précoce pour être nommé maître horloger à 26 ans à peine. Quelque sept ans plus tard, il publie son premier opus, L’Art de conduire et de régler les pendules et les montres. Comme sa réputation n’est déjà plus à faire, il se voit chargé de rédiger plusieurs articles de référence sur l’horlogerie dans l’Encyclopédie méthodique éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et d’Alembert. Une telle expertise ne pouvait toutefois rester sans un grand œuvre à servir. Comme l’ère est aux grandes explorations scientifiques dans un univers où les amirautés n’ont toujours pas de moyens fiables à disposition pour le calcul des longitudes en mer, c’est à la réalisation de chronomètres de marine précis et fiables qu’il va consacrer une grande partie de son temps. Ferdinand Berthoud, tout comme le fils de son mentor Pierre Le Roy en France, mais aussi George Graham, Thomas Mudge et John Harrison en Angleterre, sont de la partie pour réaliser un tel instrument.
Ferdinand Berthoud
Personnages célèbres
Ferdinand Berthoud s'est lancé à corps perdu dans le perfectionnement des chronomètres de marine. Il a été aussi inventif dans ses travaux d’horloger que prolixe pour les détailler de sa plume dans des dizaines d’ouvrages et mémoires spécialisés représentant plus de 4’000 pages.
La nécessité de disposer à bord d’un « outil » de mesure du temps capable de résister à la navigation en haute mer était devenue à ce point criante que la couronne britannique, suivie par l’Académie de Paris, n’avait pas hésité, au début des années 1700, à lancer un concours devant récompenser le plus ingénieux des chronométriers. Si John Harrison s’illustre en Angleterre avec ses réalisations successives, du côté français, le savoir-faire de Ferdinand Berthoud dans la conception d’horloges de marine fait merveille, tout comme sa production de montres de poche et régulateurs. Cette science de la mesure du temps, dûment exposée dans plusieurs ouvrages de référence, lui vaut ainsi d’être nommé horloger de la marine en 1762, puis horloger-mécanicien du roi Louis XV en 1773 et enfin membre de l’Institut de France en 1795, non sans être entré à la Royal Society de Londres en tant que membre associé étranger. Le parcours de Ferdinand Berthoud a ainsi été émaillé de réalisations techniques de premier plan comme le percement des rubis, technique importée d’Angleterre due à Nicolas Fatio de Duillier, l’invention d’un échappement à ressort-détente ou le perfectionnement du balancier autocompensateur. En 1804, il sera encore fait chevalier de la Légion d’honneur par Napoléon, trois ans avant sa mort.
1759
Publication de son premier ouvrage spécialisé, L’Art de conduire et de régler les pendules et les montres : à l’usage de ceux qui n’ont aucune connaissance d’horlogerie, ouvrage de vulgarisation qui rencontre un grand succès et sera traduit en plusieurs langues.
1761
Ferdinand Berthoud achève la construction de son Horloge Marine No 1.
1763
Publication d’Essai sur l’horlogerie.
1768
Adoption des pierres percées (rubis ou saphirs) en horlogerie, une spécialité anglaise initiée par Nicolas Fatio de Duillier en 1704.
1773
Publication du Traité des horloges marines.
1782
Invention d’un échappement à ressort-détente.
1786
Perfectionnement du balancier autocompensateur.
1802
Publication d’Histoire de la mesure du temps par les horloges.