Fils d’horloger né en 1736 dans un village des Cornouailles, John Arnold était destiné à embrasser la même carrière que son père, auprès duquel il suit sa formation. Une dispute familiale le pousse toutefois à quitter la maison paternelle pour s’embarquer vers le continent. Ses pérégrinations l’emmènent d’abord en Hollande, puis en Allemagne, une période durant laquelle il gagne péniblement sa vie, parfois comme armurier lorsque le travail d’horloger fait défaut. De guerre lasse, il décide de rentrer en Angleterre et s’installe à Londres, où son talent commence à briller. C’est la réalisation d’une petite montre à sonnerie insérée dans le chaton d’une bague qui lui assure finalement la notoriété. Présentée au roi en 1764, cette pièce force l’admiration et lui vaut les faveurs de la Cour en même temps qu’une clientèle de plus en plus nombreuse. Quatre ans plus tard, il récidive en fournissant au monarque une montre en or et en émail dotée de nombreux perfectionnements, dont une répétition minutes avec seconde centrale sobrement baptisée « Number One ». En 1770, ces réalisations lui ouvrent les portes du Board of Longitude, tandis qu’il soumet à l’Observatoire de Greenwich son premier chronomètre de marine.
Étant donné l’effervescence de l’époque autour de la conception d’un chronomètre de marine fiable et précis, John Arnold entre également dans la course. Dès les années 1770, il réalise plusieurs exemplaires présentés devant le Board of Longitude, dont certains vont accompagner James Cook lors de ses explorations dans l’océan Pacifique. Non content de cette expertise reconnue par ses pairs, John Arnold s’ingénie ensuite à miniaturiser les mécanismes de ses chronomètres de marine avec des résultats probants en termes de précision. C’est en effet à John Arnold que l’on doit notamment la création d’un balancier compensateur à spiral bimétallique, breveté en 1775, tout comme les courbes terminales du spiral ou encore l’invention d’un échappement à détente. Fort de ces avancées techniques, ses chronomètres gagnent en précision, notamment celui connu comme le N° 36, testé avec succès durant treize mois à l’Observatoire royal de Greenwich. Grâce à ses travaux visant à simplifier les techniques d’horlogerie, certains de ses mouvements pouvaient être aisément copiés, ce qui amena Arnold à protéger ses créations en déposant de nombreux brevets.
Au début des années 1790, John Arnold fait la connaissance d’Abraham-Louis Breguet, avec qui il noue une profonde amitié, au point que les deux horlogers décident de se confier mutuellement la formation de leurs fils respectifs. À la mort de John Arnold, en 1799, Abraham-Louis Breguet lui rend hommage en modifiant l’un des premiers chronomètres de poche conçus par son ami pour y intégrer sa dernière invention : le tout premier régulateur à tourbillon jamais réalisé. Une idée soufflée par John Arnold ?
1764
John Arnold, introduit auprès du roi George III, présente à ce dernier une bague contenant une répétition à demi-quarts avec échappement à cylindre.
1770
Production des premiers chronomètres de marine destinés à être testés en mer et présentation au Board of Longitude d’un chronomètre pouvant être produit pour seulement 60 guinées.
1772
Invention d’un échappement pivotant à détente.
1772-1775
Le chronomètre marin N° 3 de John Arnold accompagne James Cook lors de son deuxième voyage vers le Pacifique. Il était surveillé par deux astronomes nommés par le Board of Longitude.
1773
John Arnold construit son premier chronomètre de poche, le N° 8.
1775
En quête de précision, il développe en 1772 un échappement pivotant à détente et obtient trois ans plus tard deux brevets : pour un balancier bimétallique à compensation et pour un spiral cylindrique à courbes terminales.
1779
Le plus célèbre de ses garde-temps, la montre de poche N° 36, est confié à l’Observatoire royal de Greenwich pour y être testé avec succès.
1796
John Arnold prend officiellement sa retraite et cède son entreprise à son fils John Roger (1769-1843).