Né à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, en 1721, Pierre Jaquet-Droz a réussi non seulement à fasciner toute l’Europe avec ses célèbres automates mais également à bâtir un empire horloger fort d’ateliers en Suisse et en Angleterre avec des représentations en Chine, aux Indes et au Japon. Aussi habile que méticuleux, après des études de mathématiques, de physique et de théologie aux universités de Bâle et de Neuchâtel, suivies d’un apprentissage en horlogerie, Pierre Jaquet-Droz s’est d’abord fait connaître par son aptitude à transformer et améliorer des garde-temps existants. Installé à Paris dès les années 1740, il sait adapter des carillons, des jeux de flûte, des boîtes à musique ou de minuscules automates aux horloges et montres communes, non sans faire connaître les innovations de ses contemporains comme le calibre Lépine ou les montres à remontage automatique. Il y a toutefois un domaine où Pierre Jaquet-Droz excelle. Secondé par son fils Henri-Louis et par Jean-Frédéric Leschot, fils d’un voisin accueilli dans la famille, Pierre Jaquet-Droz va réaliser les automates les plus extraordinaires qui soient, des chefs-d’œuvre couronnés par les trois automates androïdes « l’Écrivain », « le Dessinateur » et « la Musicienne », comptant plusieurs milliers de composants. Ces trois pièces, aujourd’hui conservées au musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, feront le tour de toutes les cours d’Europe, assurant la célébrité de leurs auteurs.
Fort de cette renommée, Pierre Jaquet-Droz décide d’établir un atelier à Londres, dont il confie la direction à son fils Henri-Louis, aidé par Jean-Frédéric Leschot. C’est à Londres que les deux horlogers entrent en contact avec la Maison Cox, dont les agents à Canton permettront à Jaquet-Droz d’accéder au marché d’Extrême-Orient et d’assurer pendant de nombreuses années la représentation de la marque en Chine, aux Indes et au Japon. Plus de 600 pièces prendront le chemin de la Chine en une dizaine d’années, faisant de Jaquet-Droz la première marque horlogère importée à la Cité interdite. Avec des commandes qui affluent de toute l’Europe et la santé précaire d’Henri-Louis, qui supporte mal les brouillards londoniens, les Jaquet-Droz décident d’ouvrir un nouveau centre de production à Genève, le troisième, qui prend la forme d’une véritable manufacture. À compter de son installation à Genève, la compagnie Jaquet-Droz & Leschot se spécialise dans la production et l’exportation de montres de luxe, à automates, à musiques et autres complications tout en développant la fabrication des oiseaux chanteurs. En 1788, la Maison Jaquet-Droz est à son apogée. Une prospérité de courte durée toutefois. En effet, la Révolution française et la faillite de leur principal client de Londres ternissent les dernières années de Pierre Jaquet-Droz, qui décède à Bienne en 1790.
1755
Pierre Jaquet-Droz prend son fils Henri-Louis à ses côtés dans son atelier de La Chaux-de-Fonds.
1758
Pierre Jaquet-Droz est reçu à la cour d’Espagne pour y présenter ses créations, dont une horloge à automates qui remporte un véritable triomphe.
1774
Présentation à La Chaux-de-Fonds de trois automates exceptionnels construits avec Henri-Louis Jaquet-Droz et Jean-Frédéric Leschot : « l’Écrivain », « la Musicienne » et « le Dessinateur », comptant respectivement 6 000, 2 500 et 2 000 composants.
1774
Ouverture d’un atelier à Londres confié à Henri-Louis Jaquet-Droz.
1783
La Maison Cox de Londres assure la représentation de Jaquet-Droz en Chine, aux Indes et au Japon. La marque est la première admise au sein du palais impérial de Chine.
1784
Établissement d’une manufacture horlogère à Genève.