À cette époque-là, l’horlogerie de poche n’en est qu’à ses débuts. La Genève calviniste vient tout juste d’interdire la fabrication des bijoux, et les horlogers s’y organisent en corporation en 1601. Bien que des fonctions calendaires, comme la date et les phases de la Lune, soient apparues très tôt sur certaines pièces – avant même l’introduction de l’aiguille des secondes –, il faudra attendre encore presque deux siècles pour que les régisseurs du temps parviennent à maîtriser automatiquement les fluctuations du calendrier.
Vers 1762 et en 1764, Thomas Mudge réalise deux montres à quantièmes perpétuels à déclenchement automatique incluant le 29 février des années bissextiles et calculés pour 100 ans. En 1770, Jean-Antoine Lépine répond à une commande de Louis XV. À ce sujet, les Tablettes royales de renommée datées de 1772 décrivent une « montre à répétition astronomique avec équation du temps et quantième perpétuel de son invention […]. Elle marque les phases de Lune, les mois, les jours, les heures, les minutes et bat les secondes au centre ».
Plusieurs modèles remarquables vont alors voir le jour, certains indiquant le numéro de la semaine, le millésime, la date de Pâques, l’équation du temps, les heures de lever et de coucher du Soleil, le temps sidéral, la ligne des nœuds utile à la prévision des éclipses ou encore les éphémérides (solstices, équinoxes et saisons). Parmi eux, citons la « Marie-Antoinette », signée Abraham-Louis Breguet. Terminée en 1827, elle comporte un dispositif de remontage automatique, un indicateur de réserve de marche, une seconde morte indépendante, une aiguille des heures sautante, une répétition à minutes, un calendrier perpétuel à quantièmes rétrogrades, une équation du temps et un thermomètre.
La première montre-bracelet à quantième perpétuel est l’œuvre de Patek Philippe en 1925. La Maison avait alors utilisé le mouvement d’une montre-pendentif dame de 1898 resté inutilisé, pour l’adapter à un modèle de poignet. La complication sera ensuite associée à d’autres fonctions. Ainsi, Ebel sera la première à lancer en 1984 un chronographe à quantième perpétuel et phases de la Lune – un module Dubois Dépraz additionné au mouvement Zenith El Primero.