Tourbillon volant

Le tourbillon volant est un tourbillon dépourvu de pont supérieur, dont l’axe n’est maintenu qu’à une seule extrémité, sur un roulement à billes. L’axe d’un tourbillon traditionnel est pris entre la platine et un pont, voire entre deux ponts. Cette construction lui assure sa stabilité. 

Dans un tourbillon volant au contraire, seule l’une des deux extrémités de l’axe assure le maintien de tout le dispositif. Cela nécessite, premièrement l’utilisation d’un roulement à billes pour faciliter la rotation, deuxièmement une construction extrêmement précise afin de garantir un bon équilibre. Le terme « volant » provient du fait de l’impression visuelle qu’une telle architecture procure, le tourbillon semblant littéralement flotter au-dessus du mouvement.

Le tourbillon volant est l’invention de l’Allemand Alfred Helwig (1886-1974). Professeur à l’Ecole d’horlogerie de Glashütte (berceau de l’horlogerie allemande situé dans le Land de Saxe), il mit au point cette déclinaison du tourbillon pour le compte de Lange & Söhne (aujourd’hui A. Lange & Söhne) en 1920. Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale a tôt fait de réduire à néant l’horlogerie saxonne. Beaucoup d’usines sont réquisitionnées pour participer à l’effort de guerre, et la plupart finiront bombardées.

Le tourbillon volant renaît en 1984 sous les doigts du Français Dominique Loiseau. Cette année-là, il réalise pour Omega la Rose des Temps, une pendulette de table exceptionnelle composée de 9000 composants pour 32 fonctions. L’année suivante, il crée pour la même maison les Montres des Sables, six complications de poche construites autour d’une cage de tourbillon centrale et volante.

Mais c’est un autre virtuose de l’horlogerie, Vincent Calabrese, qui construit la première montre-bracelet à tourbillon volant. Celle-ci voit le jour en 1985 également. Trois ans plus tard, il développe le plus petit calibre-baguette à tourbillon volant, qui fera bientôt la renommée de Corum et de sa collection Golden Bridge.

À partir de là, les perfectionnements vont se succéder. Nous ne retiendrons que les plus significatifs : en 1989, Vincent Calabrese met au point pour Blancpain le tourbillon volant le plus plat au monde, avec seulement 3,5 mm d’épaisseur ; en 1995, Paul Gerber, membre de l’Académie horlogère des créateurs indépendants comme Vincent Calabrese, crée le plus petit tourbillon volant du monde pour une commande spéciale de Franck Muller ; en 2001, Blancpain présente la Quattro à tourbillon volant et Glashütte Original, son tourbillon Alfred Helwig 2 à tourbillon visible côté cadran ; en 2002, Beat Haldimann lance la H1 Flying Central Tourbillon, une montre-bracelet à tourbillon central volant et flottant, c’est-à-dire que le mécanisme est positionné au-dessus du cadran ; en 2007 encore, DeWitt propose un tourbillon volant vertical dans l’étonnante Concept Watch WX-1.