Mouvement mythique lancé à l’aube de la crise du quartz, El Primero doit son nom au contexte de sa naissance. Dévoilé le 10 janvier 1969, il s’impose dans l’histoire horlogère comme le tout premier mouvement de chronographe à haute fréquence doté d’un remontage automatique intégré. C’est à l’approche de son centenaire, dont la célébration est prévue en 1965, que Zenith s’attelle au développement de ce nouveau calibre. Le cahier des charges est clair : la Maison ambitionne de mettre au point le premier calibre de chronographe bracelet à remontage automatique intégré, comportant une roue à colonnes, un rotor central monté sur roulement à billes et cumulant une fréquence de 36 000 alternances/heure ainsi qu’une réserve de marche supérieure à 50 heures. Le défi est de taille et, devant la complexité du projet, Zenith ne parvient pas à présenter le calibre dans les temps. Il faudra attendre quatre années supplémentaires pour que la Maison parvienne à ses fins. Malgré le succès technique doublé d’une belle réussite commerciale, en 1975, le couperet tombe pour l’El Primero, qui ne résiste pas face à la déferlante du quartz : la Zenith Radio Corporation, à laquelle la maison du Locle appartient depuis 1971, prend la décision de stopper toute production de mouvements mécaniques au sein de la manufacture. Les machines, calibres et outillages sont promis à la casse et un nombre important de calibres en cours d’assemblage se voient relégués au stockage, accompagnés de leur fiche technique. Horloger chez Zenith depuis le début de sa carrière, un certain Charles Vermot entreprend de sauver le patrimoine mécanique de la Maison. Aidé par son frère, il classe, répertorie, étiquette les cames et les outils de coupe. Il protège les étampes et les dossiers d’opérations dans un lieu secret de la manufacture, sauvant de l’oubli ces témoins des grandes heures de l’horlogerie de précision. Il faut attendre 1984 pour que le calibre El Primero renaisse de ses cendres. Ebel, le premier, en équipe certains de ses modèles. Rolex le retient pour cadencer son chronographe Daytona. Panerai, Boucheron ou Daniel Roth s’appuieront également sur ses performances jusqu’à ce que le groupe LVMH prenne la décision d’en réserver les qualités exclusives à ses propres marques. Modèle de résistance et de fiabilité, El Primero est décliné en plus de 20 variations. Tourbillon, grande date, rattrapante, répétition minutes, réveil, date rétrograde, foudroyante sont autant de complications qui s’unissent tour à tour au calibre développé en 1969, lequel intègre systématiquement les derniers développements technologiques comme le Zenithium en 2006 ou le silicium en 2010. Si la précision du calibre de 1969 a depuis été largement supplantée par le Defy El Primero 21 dévoilé en 2017, El Primero n’en reste pas moins, aujourd’hui encore, une indétrônable légende. Depuis 2017, la Chronomaster est devenue l’incarnation contemporaine de l’El Primero. Une montre qui se décline désormais en quatre lignes distinctes : Revival pour les montres directement inspirée des modèles El Primero historiques, Original pour les pièces fidèles au design du modèle A386 de 1969, Sport pour les versions modernisées et Open pour les pièces avec cadran ajouré laissant apparaître l’organe réglant du fameux mouvement El Primero.

• Premier mouvement de chronographe à haute fréquence doté d’un remontage automatique intégré de l’histoire de l’horlogerie