Si aucun plan d’eau n’était à trouver à Watches and Wonders 2024, pas de doute que les Maison exposantes ont fait comme si. Or pour affronter l’onde rebelle quoi de mieux qu’un modèle de plongée, cette montre-instrument précisément crée pour évoluer en mieux hostiles qui a envahi les travées du Salon. Ces dernières années, les horlogers auraient presque oublié les vertus de telles pièces, tant ils étaient obnubilés par la vague « sport chic » qui a déferlé sur l’univers de la mesure du temps. Directement inspirés par les modèles des années 1970, ces montres à bracelet intégré jouant sur les deux tableaux ont avant tout séduit par leur caractère versatile, parfaitement en phase avec les années Covid. Aujourd’hui que le soufflé est retombé et que l’incertitude a pris ses quartiers dans le concert international, le monde horloger montre une certaine tendance à la polarisation entre les partisans d’un retour au canons classiques et ceux qui cherche la performance. Et dans ce dernier registre, c’est encore avec une montre de plongée qu’ils se sentent le mieux équipés.
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La montre sport passe en immersion
de Christope Roulet
Après la vague « chic », la montre sport connaît un retour aux fondamentaux, ceux qui caractérisent les modèles robustes, précis et résistant. En un mot, si les chronos restent incontournables, ce sont les montres de plongée qui envahissent Watches and Wonders 2024.
Du monde au portillon
Robustes, résistantes, précises, ces modèles démontrent une parfaite capacité à s’adapter aux milieux hostiles, aquatiques évidemment mais pas seulement. Une montre de plongée fera aussi parfaitement l’affaire en mission d’exploration ou d’observation, en terrain escarpé comme en milieux arides. La lisibilité indispensable de ces pièces, la lunette tournante à utiliser pour se repérer, sans parler de l’étanchéité sont des qualités intrinsèques. C’est exactement ce que propose Montblanc avec sa ligne Iced Sea inaugurée en 2023 qui accueille cette année une version O Oxygen Deep conçue pour résister à des pressions correspondant à une profondeur de 4810 m, clin d’œil à l’altitude du Mont Banc. De son côté, Baume & Mercier équipe sa Riviera d’un maréographe, tandis que Bell & Ross donne dans l’inspiration vintage avec sa B 03-92 en bronze avec cadran vert.
En matière de plongée, autant dire que la liste est longue, de Oris avec son Acquis Date à Alpina avec sa Seastrong Diver Extreme Automatic, de Bremont avec sa Supermarine 300 à Zenith avec sa Defy Extreme Diver, en passant par TAG Heuer et son Aquaracer Professional 200 Solargraph. Et c’est encore sans compter les Maisons engagées en compétition, notamment lors de la prochaine Coupe de l’America sur le plan d’eau de Barcelone. En lice, Tudor aux côté d’Alinghi et Panerai avec Luna Rossa. Autant dire que pour l’occasion, les deux Maisons ont développé des modèles de plongée qui n’ont pas à rougir face aux bolides des mers qui volent littéralement à la surface des eaux. Panerai est ainsi arrivé au salon avec une Submersible Luna Rossa Tourbillon GMT Carbotech, démontrant que les modèles taillés pour les abysses ne sont pas forcément rétifs au monde des complication. Ce que vient également démontrer IWC avec son Aquatimer Perpetual Calendar Digital Date-Month.
Sans limites
On ne saurait certes gommer d’un trait de plume l’omniprésence des chronographes dans le monde des montres à l’esprit sportif. Mais cette place de choix n’est guère une surprise étant donné qu’historiquement, les chronos ont de tous temps été intimement associés à l’univers du sport, toutes disciplines confondues, calant ses progrès sur ceux des machines comme des athlètes. La plongée, en revanche, correspond aujourd’hui à cette envie de sensations, cette soif d’expériences que toutes les Maison cherchent à encourager. Point n’est d’ailleurs besoin de concourir en régate pour ressentir le frisson de l’aventure montre de plongée au poignet.
Les horlogers ont en effet trouvé la parade en proposant des modèles habillés de métaux nobles, question d’accompagner les plus endurcis aux envies moins intrépides. Tudor, toujours, arrive ainsi avec une Black Bay 58 18K avec boîtier or « à mi-chemin entre l’héritage de montre-outil robuste définissant encore aujourd’hui l’offre de Tudor et un objet précieux ». Le même vocabulaire est utilisé par Rolex pour son Oyster Perpetual Deepsea garantie étanche jusqu’ 3900 mètres et proposée cette année en or jaune. « Précieuse et technique. Solaire et abyssale. Majestueuse et innovante », cette nouvelle déclinaison « est taillée pour briller jusqu’au fond des océans », explique la Maison. S’il n’est certainement pas nécessaire d’aller jusque-là pour s’en rendre compte, il n’en demeure pas moins que les plongeuses ont décidé de séduire avec tous leurs atours.