Jean-Adrien Philippe

Personnages célèbres

Horloger français, Jean-Adrien Philippe met au point en 1842 un système de remontoir par la couronne. Sa rencontre avec l’homme d’affaire Antoine Norbert de Patek en 1844 va donner naissance, quelques années plus tard, à la société Patek Philippe & Co.  

Français d’origine né en 1815 à La Bazoche-Gouët, en Eure-et-Loir, Jean-Adrien Philippe est initié à l’art de la mesure du temps par son père, horloger de campagne très instruit de son métier avec, à son actif, la réalisation de plusieurs horloges aux mécanismes originaux et compliqués. Fort de cette solide formation, Jean-Adrien Philippe, alors âgé de 18 ans, décide toutefois d’aller parfaire ses connaissances sur les routes d’Europe. Après avoir parcouru la France, la Suisse et l’Angleterre, il vient s’établir à Paris, au moment où se fondait à Versailles une importante fabrique de montres de poche née de la volonté du gouvernement. Pour Jean-Adrien Philippe, qui nourrit l’ambition de marcher sur les traces des Breguet et autres Berthoud et Le Roy, c’est en indépendant qu’il rêve de conquérir Paris, dans la grande tradition de la belle horlogerie. Associé à un jeune horloger suisse dont il avait fait la connaissance à Londres, il lance sa propre affaire, non sans un certain succès pour réussir à produire jusqu’à 150 montres par an. C’est à cette époque que Jean-Adrien Philippe commence à s’intéresser à une montre se montant et se mettant à l’heure sans clé, un perfectionnement parfaitement visionnaire à cette époque. En 1942, il met ainsi au point son système de remontoir par la couronne, « mécanisme plus simple, plus solide et plus commode que tout ce qui avait existé jusqu’à ce jour », dira-t-il plus tard dans ses écrits. Un mécanisme pour lequel il reçoit une médaille de bronze à l’Exposition des produits de l’industrie en 1844 et qui intéresse au plus haut point un visiteur de passage en la personne d’Antoine Norbert de Patek.

Fabricant à Genève, Antoine Norbert de Patek n’est lui-même pas technicien mais dispose d’un instinct commercial très développé. Sans perdre de temps, il propose une association à Jean-Adrien Philippe, qui entre quelques mois plus tard dans sa société, rebaptisée après plusieurs années « Patek, Philippe & Cie – Fabricants à Genève ». La période troublée de 1848, théâtre de la troisième révolution française, marque certes une pause dans les activités des deux nouveaux associés, qui en profitent toutefois pour entamer la mécanisation de l’entreprise. Jean-Adrien Philippe entreprend alors au sein de la manufacture ce que Georges-Auguste Leschot avait fait chez Vacheron Constantin huit ans auparavant. Entouré de techniciens de talent, il crée un équipement mécanique qui allait permettre la fabrication de composants horlogers au moyen de machines-outils assurant leur parfaite interchangeabilité. Dans le même temps, il développe quelques-uns des plus beaux calibres de la Maison, non sans laisser libre cours à son esprit créatif. En 1863, il met ainsi au point la bride glissante du ressort de barillet, puis un balancier compensateur, divers modèles de raquettes, les tiges de remontoir brisées pour faciliter le montage du mouvement… Indépendamment de ces travaux techniques, Adrien Philippe publie de nombreuses études sur les questions intéressant l’horlogerie et notamment, en 1863, son livre Les Montres sans clef. En 1890, le gouvernement français lui décerne la Légion d’honneur pour services rendus, une année avant qu’il cède sa place dans la maison Patek, Philippe & Cie à son fils Émile.

 

1842

Invention du remontoir par couronne au pendant sans clé.

1844

Jean-Adrien Philippe reçoit une médaille de bronze pour son système de remontage et mise à l’heure sans clé à l’Exposition des produits de l’industrie, à Paris.

1845

Brevet pour le système de remontage et mise à l’heure sans clé.

1851

À la suite de l’association entre Antoine Norbert de Patek et Jean-Adrien Philippe, l’entreprise Patek, Czapek & Cie, fondée en 1839, est rebaptisée « Patek, Philippe & Cie – Fabricants à Genève ».

1863

Invention de la bride glissante, extrémité du ressort-moteur libre, et publication de son ouvrage fondamental Les Montres sans clef.

1868

Patek, Philippe & Cie crée la première montre-bracelet suisse pour la comtesse hongroise Koscowicz.

1890

Quatre ans avant son décès, il reçoit la Légion d’honneur pour services rendus à la France.